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 Le point de vue de Roumi sur le Mal (part.2)

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giovanni
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giovanni


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Le point de vue de Roumi sur le Mal (part.2) Empty
MessageSujet: Le point de vue de Roumi sur le Mal (part.2)   Le point de vue de Roumi sur le Mal (part.2) EmptyVen 13 Fév 2009 - 13:48

Le point de vue de Roumi sur le Mal (part.2)

Néanmoins, les aspects divergents de la création née du contraste dramatique entre les attributs divins de Compassion et de Colère, de Beauté (djamal) et de Majesté (jalal), sont sources pour l'homme de confusion et d'étonnement. Roumi considère que la réconciliation des aspects opposés de la création divine ne peut se faire par la raison ou par des discussions intellectuelles. La raison aura beau « être perpétuellement, jour et nuit, agité et commotionné, essayant sans relâche et avec ardeur de comprendre Dieu » (Roumi 1961, pp. 47), elle n'arrivera à aucun résultat. Dieu est incompréhensible ; « Si l'homme arrivait à comprendre Dieu, alors ce ne serait plus Dieu » (Ibid, pp 48) ; L'espoir d'obtenir une vision plus élevée et pure, réconciliant les aspects opposé des attributs divins ne peut être obtenu que lorsque l'homme se rapproche de Dieu (Schimmel, op. cit., pp. 238-40). Ce n'est que lorsque l'homme s'échappe du ‘monde des phénomènes' et prend refuge en Dieu dans une soumission totale (islam) et un amour dévotionnel (mahabba) pour Lui, qu'il sera alors capable d'être témoin (shahid) de l'Unité divine voilée par la multiplicité des formes créées.

Selon Roumi, la manifestation de la miséricorde et de la colère divine est nécessaire pour non seulement révéler la grandeur et la perfection divine, mais aussi pour le développement spirituel de l'homme. L'homme est pris "entre deux doigts du Miséricordieux". Il est un mélange rare d'ange, d'animal, d'intellect ('aql) et de sensualité (nafs), d'esprit (ruh) et de matière (jism).

Il existe trois types de créatures. La première ce sont les anges fait d'intelligence pure. Le service, l'adoration et le souvenir de Dieu sont leur nature et ce de quoi ils se nourrissent. S'ils obéissent à la volonté de Dieu, ce n'est pas de l'obéissance car cela est dans leur nature propre et il ne peut en être autrement. Les deuxièmes ce sont les animaux fait de désirs purs sans intelligence pour leur créer des interdits. Ils ne sont sous le poids d'aucune obligation. Et enfin viennent les humains, composés à la fois d'intelligence et de désirs. L'homme est mi-ange mi-animal...Il est pour toujours dans le tumulte et le conflit. Celui dont l'intelligence prend le dessus sur son animalité est plus élevé que les anges et celui dont l'animalité prend le dessus sur l'intelligence est plus bas qu'un animal.

L'ange est sauvé par le savoir et la bête par l'ignorance;
A mi chemin et se débattant entre les deux se trouve l'homme! (Roumi 1961, pp. 89-90)

Dans l'homme se reflète l'archétype de toute l'existence. Il est le microcosme, le miroir dans lequel se reflète tous les noms et qualités divine:

« Adam est l'astrolabe des attributs de la Sublimité divine : la nature d'Adam est le théâtre de Ses révélations.
Tout ce qui apparaît en lui (Adam) est Son reflet, à l'instar de la lune qui se reflète dans l'eau de la rivière» (VI 3638)

Le Coran témoigne que l'homme imprégné de l'esprit divin a été créé à l'image de Dieu: " Quand je l'aurai façonné et gonflé par mon souffle,
allez et prosternez-vous devant lui"
Bien que l'homme soit le dernier à avoir été créé, il est cependant le but et la couronne de la création. Comme le dit un hadith, "ni la terre ni le ciel ne peut contenir Dieu mais seul le cœur d'un fidèle serviteur le contient", et donc toute la création est au service de l'homme afin qu'il atteigne sa délivrance spirituelle et sa perfection. L'homme parfait (al-insan al-kamal) est la théophanie centrale (tajalli) des noms et qualités divines.

« L'homme est la substance, et la sphère céleste est son accident ; toutes les choses sont comme une branche, ou l'échelon d'une échelle : c'est l'homme qui est le but » (V, 3575)

Il est écrit dans le Coran que lorsque Adam, le premier homme et prophète, fut créé, Dieu ordonna aux anges de se prosterner devant lui, démontrant ainsi la station exalté conférée a l'homme parmi la création. Tous les anges se prosternèrent excepté Iblis. Celui-ci désobéit le commandement divin parce qu'il considérait qu'Adam lui était inférieur puisqu'il avait été créé a partir de glaise (tin) tandis qu'Iblis a partir de feu (7: 11-12). Selon Roumi, la désobéissance d'Iblis provient de son aveuglement spirituel, son incapacité à distinguer l'essence (ma'na) de la forme (surat).

« En un Adam qui était sans pareil ni égal, l'œil d'Iblis ne discerna rien d'autre qu'un morceau d'argile. » (III 2759)

Lorsque Dieu expulsa Iblis du Paradis, celui-ci ne se repentit pas de son acte de désobéissance. Au contraire, il mit au défi Dieu qu'il éloignera autant qu'il le pourra les progénitures d'Adam du chemin de l'adoration et du souvenir de Dieu (7: 13-16). Iblis est donc, comme le dit le Coran, l'ennemi déclaré de l'homme dont il doit être méfiant. Iblis devient le symbole des qualités détestables d'arrogance, de fierté, d'envie, de désobéissance et d'aveuglement spirituel qui sont la source du Mal.

Si l'on considère Iblis comme l'ennemi de l'homme et le symbole du Mal du point de vue extérieur, alors du point de vue intérieur c'est sa sensualité ou égo (nafs) qui est son ennemi. C'est au travers de son nafs ou égo sensuel que Iblis trouve le moyen d'éloigner l'homme du chemin de Dieu et le pousser à commettre des actes mauvais. Roumi considère que le Nafs et Iblis ne font qu'un en substance et font partie du domaine de l'enfer (Chittick, op. cit., p 89), qui selon le Coran est alimenté par l'incroyance (kufr) elle-même néé du rejet volontaire des "signes" de Dieu et de la défiance face au décrets et commandements divins.

La Chair (nafs) et le démon (Iblis) étaient (essentiellement) un au début, et ont été ennemis et envieux d'Adam (III 3197)

Etant donné que chaque chose a son opposé ou contraire afin d'être révélé, l'opposé de l'égo sensuel (nafs) est l'intelligence. L'intelligence est la part angélique de l'homme associée à la lumière (nur) et au domaine du Paradis, et qui se développe par des actes de piété et d'adoration de Dieu, et par l'accomplissement et la réalisation de bonnes actions.

« Etant donné que l'Ange est de même origine que l'Intelligence, et qu'ils ne sont devenus deux formes différentes qu'en vertu de la Sagesse divine...
L'Ange acquit des ailes et se mit à voler comme un oiseau tandis que cette Intelligence renonça aux ailes et se revêtit de splendeur (immatérielle) » III 3192-94

Selon Roumi, ce n'est qu'au moyen de l'œil de l'intellect, éveillé par une purification spirituelle, que l'homme devient capable de participer à la vision divine de la création. Seul l'œil illuminé de l'intellect peut voir l'unité divine qui se cache derrière l'alternance de la Clémence et la Colère, et de la Beauté et de la Majesté.
Néanmoins, pour que l'homme puisse témoigner de l'Unité Divine et ainsi réaliser le "témoignage des fils d'Adam", il doit avant tout libérer son intellect de la domination de son égo sensuel autrement dit son ennemi intérieur.

Dieu le Très-Haut leur répond, comme je l'ai dit, la passion animale en toi est ton ennemi et Mon ennemi; "Ne prends pas Mon ennemi et ton ennemi comme ami". Combat constamment contre cet ennemi en l'emprisonnant; car lorsqu'il est emprisonné et subit souffrance et calamités, alors ta délivrance est proche. (Roumi 1961, pp. 72).

La perfection humaine ne peut être atteinte qu'après de longues périodes ou l'âme subit patiemment un douloureux processus de transformation alchimique. L'âme comme le plomb, doit être transmuté pour devenir de l'or; autrement dit, "l'âme doit être purifiée, dissoute et cristallisé à nouveau pour réaliser sa 'nature d'or' qui est pureté et luminosité infinie " (Burckhardt 1970, pp. 24). Seul un cœur qui a éliminé tout vices et bassesses issues de la domination du nafs et qui s'est orné de vertus et d'attributs divins (fada 'il) est parfait et peut prétendre avoir atteint la limite extrême du potentiel humain. Pour devenir témoin de l'Unité Divine, l'homme doit donc 'mourir à lui-même'.

« Que signifie acquérir la connaissance de l'Unité divine ? Se consumer en presence de l'Unique »
(Roumi 1982, I 3008)

Bien que Dieu crée le bien et le mal, il faut noter qu'il n'approuve que le bien. Le commandement divin de faire le bien et l'interdiction divine de faire le mal n'ont de sens que si un aspect de l'homme, ou son égo, désire faire ce mal. Dans le Fihi mafihi, Roumi compare Dieu à un professeur qui d'une part désire que son étudiant soit ignorant afin de l'éduquer, mais qui par ailleurs n'approuve pas cette ignorance, car s'il le faisait il ne pourrait l'éduquer avec autant d'application.

Dieu le Très-Haut crée le bien et la mal mais n'approuve que le bien...Pour que le commandement de faire le bien et l'interdiction de faire le mal puissent être appliqué, il ne faut pas que l'âme désire le mal. Vouloir l'existence d'une telle âme est vouloir le mal. Mais Dieu n'approuve pas la mal, sinon il n'aurait pas ordonné de faire le bien....On comprends donc que Dieu veut le mal d'un cote et ne le veut pas de l'autre (Roumi 1961, pp. 187)

Pour conclure, nous pouvons dire que selon Roumi, le mal n'existe pas dans le Dieu Absolue et Parfait. Néanmoins, le mal existe dans la création. La création (ou manifestation), qui implique la séparation de Dieu, est basé selon le principe fondamental de contraste et d'opposition. Le mal est issu de la séparation de Dieu. Si l'on symbolise Dieu par la lumière, alors le mal peut être symbolisé par l'obscurité. L'obscurité n'est pas une réalité comme la lumière, mais est crée par l'absence de lumière. La présence de l'obscurité est dépendante de l'existence de la lumière. Contrairement a la lumière, l'obscurité n'a pas de réalité indépendante. Le mal n'existe que dans le domaine de la manifestation ou relativité; il n'existe pas en tant que Réalité absolue et indépendante, qui serait en opposition avec Dieu. Alors que le mal est de nature limité et relatif, l'Etre Divin est absolue et infini.

Roumi affirme que le mal fonctionne dans la création en tant que manifestation contrasté du bien. Sans la mal, le bien ne pourrait être identifié. Tout la souffrance et la douleur dont l'homme fait l'expérience et qui est le fruit du mal, n'est que la préparation pour atteindre et expérimenter le bonheur qui réside dans le bien. Le mal n'a pas été créé pour lui-même, mais plutôt pour la manifestation, la réalisation et l'accomplissement du bien. Ainsi donc, sur le plan cosmique, le mal dans son aspect limité et relatif contribue à la réalisation du bien.

Le mal est issue chez l'homme de son nafs (ou égo). Comme tous les soufis, Roumi pense que l'égo humain peut-être combattu et finalement annihilé à travers une alchimie spirituelle de transformation, ou purification de l'âme (tazhiyat al-nafs). Le processus d'alchimie spirituelle comprends la transformation du nafs à travers de nombreuses étapes, depuis l'état le plus bas du al-nafs al-ammarah (l'âme instigatrice au mal) jusqu'à l'état le plus élevé de l'extinction en Dieu (fana' fi Allah). Lorsque l'égo est annihilé en Dieu, l'homme n'est plus séparé de Lui. Au niveau du fana' (anhilation de l'égo en Dieu) il ne reste plus que la réalité de la shahadah : La ilaha ill al-Allah (Il n'y a d'autre Dieu que Dieu).

Ainsi, selon Roumi, bien que l'homme ne puisse pas éradiquer la mal de la planète, il est néanmoins capable de se débarrasser de la source du mal qui est en lui et qui le sépare de Dieu. Par conséquent il ne doit ni désespérer de l'existence du mal dans ce monde, ni perdre de vue la possibilité bien réelle de se débarrasser du mal qui est en lui afin de lui permettre de retourner a Dieu et d'être réunis avec Lui.
References:
Traduit du journal SUFI numéro 36 / Hiver 1997/98, " Rumi's View of Evil"
Version anglaise disponible sur le web: http://www.sufism.ru/eng/txts/rumi.htm
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