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 la forteresse d’Alamut

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giovanni
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giovanni


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MessageSujet: la forteresse d’Alamut   la forteresse d’Alamut EmptyJeu 19 Fév 2009 - 6:10

la forteresse d’Alamut

Haut lieu de la pensée ismaélienne, la forteresse d’Alamut a fait trembler plus d’un dirigeant politique entre le XIème et le XIVème siècles. La légende d’Alamut débute exactement en 1090 lorsque la citadelle fut capturée par le grand chef des Ismaéliens d’obédience ismaélite, Hassan Ibn Sabah. En effet, le " Vieux Sage de la Montagne ", comme l’avaient surnommé les Croisés, en fit un véritable camp retranché où discipline du corps et rigueur d’esprit étaient mis en exergue. Servant de base arrière à la guerre sainte que le maître menait contre le pouvoir turc sunnite, cette citadelle abritait des fedayins dont le rigorisme n’avait d’égal nulle part ailleurs. C’est cette ferveur qui fit de ce lieu une légende.

De ce nid d’aigle perché au cœur des hautes terres du nord de l’Iran, il ne reste aujourd’hui que des vestiges. Mais, loin de susciter l’intérêt de rares chercheurs, ces ruines renferment encore une part de mystère pour tout voyageur curieux qui se risquerait sur ces chemins de ronde. A la tombée de la nuit, l’engouement mystique qui avait jadis animé ces 2000 fedayins reste perceptible. Aujourd’hui encore toute la charge symbolique de ce lieu demeure.
Situé à plus de 2 000 mètres d’altitude, sur les franges ouest du massif de l’Alborz, le petit village de Qazor Khan au pied duquel est juchée la citadelle, surplombe la vaste plaine aride dont la principale ville est Qazvin. Qazvin, à la croisée des très romanesques Routes de la Soie mais aussi des routes de la Caspienne (qui est la transcription latine de Qazvin), des villes de Tabriz et de Hamedan, était donc le passage obligé pour tout commerce en provenance du nord-ouest et de l’Azerbaïdjan. Cette ville connut un essor économique incontestable à l’époque des Seldjoukides (1051-1220) et ce, alors même qu’à quelques mètres de là, le grand Hassan Ibn Sabah menait, au cours de ces mêmes années, la guerre Sainte contre les Turcs.

Aujourd’hui, la route qui mène de Téhéran à Qazvin est bordée de cimenteries, de silos de béton, et d’usines en tout genre. La banlieue industrielle de Téhéran s’étend inlassablement dans cette direction. Alors, lorsque vous demandez un “savari” pour Qazor Khan et commencez à fuir la tourbillonnante ville de Qazvin, le dépaysement est total. De plus en plus sinueuse, la route s’élève au travers d’un paysage lunaire. La végétation s’y fait rare et quelques hameaux se nichent de-ci de-là. La glaise est rouge, lourde et collante et les montagnes, féeriques avec la neige éternelle à leur sommet. C’est ici, au milieu de nulle part, sur ces falaises battues par les vents au sommet d’un rocher imprenable, que la forteresse fut dressée. Alamut est en osmose avec ce paysage, ils se confondent l’un dans l’autre, la forteresse se devinant à peine dans les plissements de la montagne.

Ainsi localisé, le petit village d’Alamut est à la section de deux mondes, géographiques mais également spirituels. En effet, si Alamut se trouve à proximité d’un carrefour économique, entre plaines et montagnes, ce petit village était aussi un petit coin de paradis terrestre, entre Ciel et Terre. Hassan Ibn Sabah s’était constitué un jardin dont il était le seul à détenir les clés. Ce jardin, outre sa luxuriance et son abondance en fruits et fleurs, avait la particularité première d’abriter les plus beaux sérails de tout le Moyen-Orient. Or, le Vieux de la Montagne en réservait l’accès à ses plus vaillants guerriers. Leur mission première était d’enrayer la progression des turcs Seldjoukides qui menaçaient d’imposer aux musulmans du pays la doctrine professée par les califes de Baghdad. En moins d’un an, Hassan Ibn Sabah fit voler en éclat cet empire. Inaccessible, Alamut s’imposa ainsi comme la place forte des Ismaéliens.
Hassan Sabah mourut en 1124 mais le courant qu’il initia ne cessa pas d’exister pour autant. Son successeur à la tête du mouvement politique de protestations, abolit le 8 août 1164, en la place forte d’Alamut, le règne de la loi et instaura une communauté unie par le seul impératif de contempler en l’homme parfait la face visible de la divinité : de vivre ici-bas une vie divine. Christian Jambet, philosophe français spécialiste des questions relatives au chiisme, estime que le messianisme et la célébration des Ismaéliens d’Alamut ont engendré conjointement une nouvelle éthique, une nouvelle forme de liberté dans la communauté des croyants. Berceau du terrorisme ou parole de tolérance, les fedayins d’Alamut restent sujets à controverse.
Finalement, la forteresse fut réduite en cendres en 1256 par le petit fils de Gengis Khan, Hulagu. S’il ne reste que des vestiges comme témoins de cette grandeur passée, l’esprit de la secte, quant à elle, persiste sur les contreforts du château. Les montagnards d’Alamut n’ont pas oublié les leçons de leurs ancêtres les haschischins. Ainsi pourrez vous, en pénétrant l’univers calfeutré des foyers d’Alamut, percevoir l’héritage du vieil Hassan Ibn Sabah. Vous apprécierez d’autant plus ces invitations que les hôtels sont rares dans la région. En effet, au cours de la soirée, sont racontées les légendes les plus insolites sur ces héros des temps anciens. Pour les voyageurs appréciant la solitude, le lac Ouan offre des espaces susceptibles de les combler. Planter sa tente sur les berges de ce lac, au pied de majestueuses montagnes désertiques, incite à la méditation et au retour sur soi. Pour couronner ce moment, lancez-vous au travers des pages du roman de Vladimir Bartol. L’écrivain slovène du début du XIXème siècle mêle dans son ouvrage la poésie au récit d’aventure, les réflexions philosophiques sur l’ordre politique aux petites anecdotes amusantes. Au sein de la forteresse, la direction du pavé nous précise quelles pièces y étaient centrales. La pièce principale du quartier résidentiel a une surface de 800 mètres carrés et de 18 mètres de long, rejoignant trois tours de surveillance dirigées vers le nord-ouest, le sud-ouest, et le sud-est. Beaucoup de pièces étaient faites en briques. En forme de croix ou d’étoiles, elles pouvaient même être incrustées de turquoises et dessinées. Le faste de cette architecture indique qu’il s’agissait d’un véritable palais et donc que ce monarque était très puissant politiquement dans la région. Le grand réservoir pouvait contenir environ 11/45 mètres cube d’eau. Selon les dires et les quelques écrits existants, l’eau y était amenée des rivières avoisinantes. L’eau de pluie était en outre conservée, comme l’attestent les petites rigoles aménagées sur les toits ou creusées à même le roc. La prison, bien qu’elle ait toujours existé, a laissé très peu de vestiges archéologiques. Le dessin des escaliers d’entrée de la forteresse fait référence au livre de miniatures de Javame-Altavarikh. Ces escaliers ont été aménagés de façon à ce que les chevaux puissent y entrer. A été mis en lumière un passage de 25 mètres de long, taillé à même le roc, orientée du nord vers le sud. Six chambres de surveillance ont été installées vers l’est et trois autres vers l’ouest, c’est-à-dire vers la vallée.
C’est la période à laquelle vivait Hassan Ibn Sabah qui suscite davantage la curiosité des archéologues. En effet, entouré de mystères, le Vieux Sage de la Montagne a aménagé cet endroit de manière à pouvoir exercer différents arts, et en particulier l’astronomie, la médecine mais également pour entraîner ses nombreux fedayins.
Elodie BERNARD
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