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 FACE A FACE avec l'Aga Khan IV (chef spirituel des chiites ismaéliens nizarites)patr.1

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giovanni
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MessageSujet: FACE A FACE avec l'Aga Khan IV (chef spirituel des chiites ismaéliens nizarites)patr.1   FACE A FACE avec l'Aga Khan IV  (chef spirituel des chiites ismaéliens nizarites)patr.1 EmptyVen 13 Fév 2009 - 14:16

FACE A FACE
avec l'Aga Khan
Par Roger Priouret

FACE A FACE avec l'Aga Khan IV (chef spirituel des chiites ismaéliens nizarites)patr.1

J'imaginais - comme beaucoup de Français, sans doute - l'Aga Khan tel son grand-père et son père: une personnalité très parisienne, bien rodée aux charmes de la "High Society", logé dans un luxe riant et menant une vie joyeuse et en grande partie oisive.
Déjà, l'entrée de son appartement du quai aux Fleurs est une surprise. A même la pierre grise de la maison, on s'est contenté de poser d'immenses tapisseries sombres. Tous les meubles sont foncés, presque noirs. J'ai peu connu de salons et de bureaux aussi austères - et même, pourquoi ne pas le dire? - aussi tristes. Quant à l'homme lui-même, précocement épaissi, il est un peu à l'image de l'appartement. Sa conversation aussi. Certes, milliardaire, il a sa place parmi les milliardaires; moins à Paris (où il voit des camarades d'études) qu'à Saint-Moritz, en Suisse, où il retrouve les puissants du monde. Et la collection de ses valises, au matin d'un départ, est impressionnante.
Mais cet héritier d'un grand-père rieur qu'il admirait, et d'un père oisif qui l'a peu influencé, a la vie et le langage d'un homme de devoir. Une conscience aiguë de son rôle religieux. Le sentiment des tâches que lui impose sa fonction aux limites de la politique et de la charité, de chef d'une communauté musulmane partout minoritaire dans l'Islam et partout jalousée parce que surtout composée de commerçants.
La solidarité tenace au sein de cette communauté draine vers lui d'énormes ressources et en fait, par nécessité, un peu l'équivalent des responsables des grandes fondations américaines; il faut donc savoir, et dégager des ressources, et épargner pour investir judicieusement, et, enfin, donner à bon escient. La formation de Harvard lui a été précieuse. Mais il faut aussi faire tout cela dans des pays en pleine ébullition, où le pouvoir est changeant, où la prison, le bannissement et même le meurtre sont faciles.
Sur l'étendue des fonds gérés, l'Aga Khan est discret. Il ne livre aucun chiffre, pas plus que le Vatican. Et pas davantage ceux de sa fortune personnelle.
ROGER PRIOURET.- Vous êtes, avant tout, le chef de la communauté ismaili; mais les Français ont du mal à la replacer dans l'ensemble du monde musulman.
AGA KHAN.- La religion musulmane est divisée en deux branches principales: les chiites et les sunnites. A l'intérieur de ces deux branches, il y a de multiples divisions.
La Communauté est une secte de la branche chiite. La différence fondamentale entre sunnites et chiites est le problème de la succession du prophète Mahomet, de la direction que devaient prendre les croyants à l'époque, de la structure de l'Etat musulman.
Les chiites maintiennent que la direction religieuse de la communauté musulmane revient à Ali, qui était le neveu de Mahomet en même temps que son gendre. Cette direction devait rester dans la famille d'Ali par sa descendance mâle. Au sein de la branche chiite, au courant des siècles, il y a eu des divergences sur la généalogie et sur les véritables successeurs. Les ismailis sont donc des musulmans chiites, et ma famille remonte à Ali. Je suis le 49e imam depuis Ali. Dans les pays de l'ouest, il existe quelquefois une certaine confusion entre Ismail et Ismaël, ce dernier étant un prophète de l'Ancien Testament, tandis qu'Ismail est le 6e imam dan la succession directe d'Ali.
Il y a entre douze et quinze millions d'ismailis dans le monde. Je ne connais pas le chiffre exact. Ils sont tellement dispersés qu'il est difficile d'en connaître le nombre.
Ils se trouvent, aujourd'hui, dans environ vingt-cinq pays. Il y a d'abord une grande zone géographique asiatique, qui comprend notamment l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan et l'Iran, où les ismailis sont nombreux; puis il y a une concentration importante sur la côte orientale de l'Afrique, depuis l'Ouganda jusqu'à Madagascar. Il y a une troisième zone qui résulte de déplacements en Afrique vers l'ouest et qui, peu à peu, s'est étendue dans le Zaïre, le Ruanda, le Burundi, la Côte-d'Ivoire, etc.
Au Moyen-Orient, il y a également des ismailis en nombre assez important en Syrie. Mais les concentrations principales sont les deux premières, c'est-à-dire l'Asie et l'Afrique orientale. Il faut toutefois se rendre compte que tout bouge en ce moment dans le monde, et certaines révolutions d'Afrique ont amené des ismailis à quitter le continent pour s'installer, notamment, au Canada et un peu aux Etats-Unis.
R.P.- Quel est votre rôle au sein de cette communauté?
A.K.- Il est double. L'imam doit diriger les ismailis sur la pratique de la religion de tous les jours, interpréter le Coran pour eux, selon notre théologie.
Sur le plan religieux, l'autorité de l'imam est absolument totale. Les ismailis croyants suivent ce que dit l'imam comme étant la seule interprétation juste. C'est fondamental et caractéristique de notre religion - encore que l'on retrouve peut-être dans le cas du pape quelque chose de très proche dans la religion catholique.
Ce n'est pas tout. L'imam est aussi responsable pour l'aide et l'assistance aux ismailis dans la vie matérielle de tous les jours. Pas directement, bien sûr, mais dans le sens qu'il les aida à créer les institutions nécessaires pour progresser matériellement.
Cette intervention devient plus importante quand il y a crise, comme en Ouganda récemment, ou en Birmanie dans les années 60. Les ismailis, dont les concentrations les plus importantes sont dans des pays en voie de développement, se trouvent souvent face à des problèmes dramatiques et l'imam doit intervenir et les conseiller.
Naturellement, l'imam ne peut pas tout faire tout seul. La communauté ismaili est structurée. Les pays sont divisés en provinces, et à chaque province correspond un conseil qui est nommé par l'imam sur la proposition du conseil précédent. Plus exactement, le conseil précédent propose trois listes à l'imam, qui choisit.
Les conseils provinciaux sont sous l'autorité d'un conseil national qui s'occupe de l'ensemble du pays.
Ce conseil national se trouve, lui dans la plupart des cas, sous l'autorité d'un conseil qui groupe un ensemble de pays, et que l'on pourrait appeler conseil régional. Par exemple, il y a un conseil pour l'Afrique tout entière. Nous en avons un autre que couvre le Canada, les Etats-Unis et l'Europe occidentale.
En revanche, il n'y en a pas en Asie. Les conseils régionaux et, là où ils n'existent pas, les conseils nationaux sont en rapport direct avec l'imam.
Il faut savoir que tous les hommes qui travaillent dans ces conseils le font gratuitement. Ils prennent le temps nécessaire sur leur vie professionnelle et familiale.
A chaque conseil est attaché un tribunal, dont les membres sont tous ismailis, et qui appliquent la loi familiale ismaili là où la législation des pays admet des tribunaux traditionnels religieux.
R.P.- En ce qui concerne les jubilés et les pesées, il y a tout de même une légende à ce propos. Vous percevriez, tous les ans, votre poids en or ou en diamants?
A.K.- C'est vraiment une légende. Mon grand-père a été le 48e imam pendant plus de trois quarts de siècle. Les croyants ont voulu marquer le succès de son imamante par quatre jubilés. Il a reçu l'équivalent de son poids tantôt en platine, tantôt en argent, tantôt en diamants. Ces fonds, reçus symboliquement par lui, ont été à la base de la création de nouvelles institutions de la Communauté. Il ne les a pas gardés.
Un exemple entre autres: l'Aga Khan Platinum Jubilee Hospital de Nairobi, qui comprend 250 lits, et qui est ouvert à tous, quelle que soit leur race ou leur religion, a été construit en 1957 avec les fond provenant du jubilé.
Il ne faut pas confondre - mon grand-père ne l'a pas fait, et moi-même je ne confonds pas - la fortune personnelle et les ressources de la communauté religieuse. Car comme toute communauté religieuse, celle des ismailis a ses ressources. L'imam en a la disposition et les gère à son entière discrétion, compte tenu des nécessités de la communauté.
Il y a ainsi tout un réseau d'institutions qui ont été créées par l'imam. Cela va de la crèche dans une petite province d'Afrique jusqu'à la banque ou à la société d'assurances, ainsi qu'à la société de promotion industrielle ou de promotion touristique; toutes sociétés qui aident les ismailis à se développer. Parallèlement, il y a tout un réseau de services, que vous appelez équipements collectifs, et qui comprend l'éducation, la médecine, le logement…
Il y a aussi un département philanthropique; mais, pratiquement, nous ne prenons jamais personne totalement en charge. C'est un principe que nous essayons de maintenir. Si quelqu'un se trouve en difficulté, on l'aide. Voici, par exemple, une famille rejetée de l'Ouganda qui part sans rien, pour le Canada. Nous lui faisons un prêt avec un taux d'intérêt infime, mais elle doit au moins chercher à rembourser peu à peu, quand sa situation s'améliore. Pour l'enfant de cette famille, nous lui assurons l'éducation scolaire, mais il devra chercher à rembourser une fois ses études achevées. S'il rembourse, on en est ravi, car ces sommes serviront à d'autres; s'il ne le fait pas, nous ne l'obligeons pas. En général, nous ne sommes pas un organisme qui se contente d'assister.
Tout cela représente une grande partie de mon travail. Ce n'est pas un travail uniforme, sans secousses, car la communauté ismaili souffre de toutes les crises des pays où elle est installée. Il n'y a donc pour moi ni week-ends ni dimanches. Si la guerre éclat entre l'Inde et le Pakistan, ou des troubles au Moyen-Orient, en Afrique, des mesures sont à prendre immédiatement.
R.P.- D'où menez-vous cette activité?
A.K.- De Paris et de Suisse. Je vis fréquemment en France. Mes bureaux principaux sont à Paris. Mais toute l'administration financière institutionnelle de la Communauté se fait de Suisse, où il y a un groupe de personnes qui travaillent, soit directement pour moi, soit à travers une société - l'IPS-Suisse - qui s'occupe surtout de toutes les activités économiques.
Ces activités de l'IPS méritent une explication. Au moment où mon grand-père est décédé, les ismailis s'occupaient essentiellement de commerce. J'ai considéré cette situation comme dangereuse. Une communauté dont la vie matérielle dépend d'une seule activité est sujette à des pressions politiques, comme le démontre l'histoire des sectes ou des groupes minoritaires.
Je me suis donc mis à travailler dans cette direction depuis 1957. C'est-à-dire depuis que mon grand-père est mort.
R.P.- Votre père n'a pas exercé?
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